Plantes comestible des marais

C’est entre Royan et la Tremblade, à Chaillevette que nous posons nos marmites à la découverte des plantes comestibles des marais. Guidés par Bruno de la Cabane Buissonnière, nous nous rendons au milieu des marais salants pour le plus grand bonheur de nos curieuses papilles. Si les claires servent principalement à l’exploitation ostréicole ou à l’élevage de crevettes impériales, de palourdes… Autour de celles-ci s’est développée une faune sauvage et bigarrée : on appelle schorre ces prés salés régulièrement inondés à marée haute et qui constituent un écosystème bien spécifique. C’est ici que nous allons exercer nos sens à l’affût d’une végétation riche et surprenante, c’est marée basse : le moment idéal pour partir en exploration.

Parmi les plantes halophiles (adaptées aux fortes teneurs en sel de leur milieu) on peut déjà procéder à un simple tri, visible à l’oeil nu : on distingue facilement le bas, le moyen et le haut schorre, la végétation la plus adaptée se trouve en bas.

Dans le bas schorre, les marées règlent le tempo, les plantes sont donc souvent immergées. On trouvera par exemple L’aster maritime également surnommée oreille de cochon à cause de la forme de ses feuilles (ou encore épinard des mers) ; cuite, elle se prépare à la manière des classiques épinards (sans ajouter de sel bien sûr !). Les jeunes pousses croquantes et très légèrement amères agrémenteront crues, en salade, un poisson cuit au four. On en trouve parfois chez le poissonnier car c’est aussi une plante cultivée.

l’aster maritime

Dans le moyen schorre, les grandes marées recouvrent les plantes.

l’obione

L’obione
Elle se consomme facilement crue (ou cuite). Passée au four, elle constituera des chips d’obione croustillantes que l’on pourra servir à l’heure de l’apéritif.

À la lisière, les plantes sont uniquement recouvertes lors des plus grandes marées, à l’instar de notre fameuse salicorne.

La salicorne
C’est l’une des plantes les plus connues des marais salants, elle en tire d’ailleurs son nom : sel & corne (sa forme). Son goût puissamment iodé est bien caractéristique du milieu dans lequel elle grandit. Elle se déguste croquante telle quelle, peut être confite au vinaigre ou mangée à la façon des haricots verts. C’est la plante des marais la plus consommée.

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la salicorne

L’armoise
Ou sémentine. On la reconnaît à l’odorat car elle dégage de puissants arômes : ses feuilles ont un goût fortement camphré. Autrefois on utilisait l’armoise pour parfumer les volailles, un peu comme de la sauge. On s’en servait pour aromatiser la bière avant l’apparition du houblon et même dans des gâteaux en sucré salé. On lui prête diverses propriétés médicinales (c’est par exemple un puissant vermifuge, une aide à la cicatrisation en usage externe).
En Amérique latine, les indiens l’utilisent encore lors de certains rituels. Je vous déconseille formellement de l’utiliser telle quelle car elle peut s’avérer toxique à forte dose et elle est clairement déconseillée aux enfants !


l’armoise

Autour des claires on retrouve : la moutarde noire reconnaissable à ses floraisons jaunes d’or, l’asperge sauvage, l’oseille ou le trèfle (des plantes riches pour les animaux d’élevage), le fenouil sauvage…
Autrefois, la cueillette des plantes sauvages des marais constituait un complément pour les saulniers qui bénéficiaient d’un droit
d’usage pour exploiter les terres voisines des marais. Ainsi, il n’est pas rare de retrouver mêlées aux plantes sauvages des variétés communes fréquemment cultivées et qui auront été disséminées par les embruns. Pendant notre balade on a par exemple vu de superbes artichauts sauvages !

La faune autour est riche et préservée : on peut croiser serpents, échassiers, ragondins ou même renards qui viennent y chercher leurs pitances.
En amateur, on peut découvrir à l’oeil, sentir aussi, mais on évitera de couper directement les plantes dans les marais ! Même un connaisseur tel que notre guide se garde de consommer les plantes qu’il connaît pourtant très bien, elles pourraient être par exemple contaminées par les animaux qui vivent dans le marais et provoquer de graves troubles. De plus certaines espèces sont protégées, et les marais sont souvent la propriété de quelqu’un, pensez-y.
Seul un oeil averti saura aisément les identifier, il est indispensable de se faire accompagner d’un guide ou alors de profiter d’une des
multiples balades organisées pour les découvrir !


Merci à Bruno de la Cabane Buissonnière pour cette captivante balade dans les marais

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